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Dernière minute Angers11:04 - lundi 10 novembre 2008Après l'expulsion des demandeurs d'asile aux Ponts-de-Cé, la préfecture d'Angers s'expliqueLes policiers ont délogé, ce lundi matin, les 19 Soudanais et Erythréens qui occupaient l'ancienne gendarmerie des Ponts-de-Cé. Une décision prise par la préfecture d'Angers. Magali Debatte, directrice de cabinet, justifie cette intervention: "L'évacuation s'est déroulée dans le calme. Des procédures judiciaires seront diligentées dans le cadre d'une plainte déposée." Sur la situation des explusés, elle affirme: "Des solutions de relogement vont être recherchées pour ceux dont la situation individuelle le justifie."
La préfecture indique et dénonce aussi: "Le Maine-et-Loire enregiste le tiers des demandeurs d'asile d'origine soudanaise au niveau national. Une situation qui est le fait de filières organisées." Angers : les demandeurs d'asile sont expulsés par la policelundi 10 novembre 2008Les militants associatifs angevins devant le commissariat d'Angers, ce matin. Photo : Yves LAUNAY Ce lundi matin, à 6 h, les dix-neuf demandeurs d'asile et une vingtaine de militants associatifs qui occupaient, depuis samedi midi, les locaux de l'ancienne gendarmerie des Ponts-de-Cé, aux portes d'Angers, ont été expulsés
Les policiers angevins accompagnés par une compagnie de CRS ont vite délogés les occupants. "L'intervention s'est faite sans sommation, raconte Paola, une militante angevine de 22 ans. Les policiers ont défoncé toutes les portes et ont menotté les Soudanais et les Erythréens qui dormaient sur place." Deux d'entre-eux ont été conduits au commissariat d'Angers pour des vérifications d'idendité. Pays de la Loirelundi 10 novembre 2008Les demandeurs d'asile occupent la gendarmerieUne vingtaine de réfugiés politiques squatte depuis samedi l'ancienne gendarmerie des Ponts-de-Cé. Au centre, leur porte-parole, Paola, une militante angevine. La préfecture ne pouvant assurer leur hébergement, Soudanais et Érythréens ont élu domicile, depuis samedi, dans l'ex-gendarmerie des Ponts-de-Cé. Ils étaient à la rue ou dormaient en centre d'hébergement d'urgence de temps en temps. Fatigués d'être ballottés, vingt demandeurs d'asile, soutenus par une soixantaine de militants associatifs et un groupe de citoyens, ont « réquisitionné » l'ancienne gendarmerie des Ponts-de-Cé, aux portes d'Angers.
« Devant l'incapacité de la préfecture à les prendre en charge, il a bien fallu trouver une solution. » Paola, militante angevine de 22 ans, est très remontée : « Tous sont des réfugiés politiques qui ont fui la guerre du Darfour. » Avec le froid et l'humidité qui arrivent, leur situation devenait intenable. Alors samedi, ils sont passés à l'action. « Agés entre 20 et 30 ans, ils ont tous déposé une demande à l'Ofpra, l'office français de protection des réfugiés et apatrides, qui doit leur répondre dans les trois mois. » En attendant, c'est à la préfecture d'Angers d'assurer leur prise en charge. « Mais on leur répète inlassablement qu'il n'y a pas d'hébergement disponible dans le Maine-et-Loire. » La gendarmerie des Ponts-de-Cé, vide depuis trois ans, est un abri presque idéal. Riverains solidaires « Nous avons rétabli l'électricité et l'eau, installé une gazinière et quelques matelas. » Autour de l'ancienne caserne, les riverains et les habitants des Ponts-de-Cé sont solidaires. « Le boulanger a offert le pain, d'autres ont apporté de la nourriture. Les gens sont écoeurés par tant de détresse. » Déjà, la semaine dernière, le maire PS de la commune, Joël Bigot, avait mis à disposition une maison pour loger six réfugiés. « Encore une fois, l'État ne remplit pas sa mission. Sur le plan humanitaire, la situation est grave, commente l'élu. La préfecture ne propose aucune solution. » Avec le sentiment qu'on vient de lui refiler « une patate chaude », le maire se sent démuni. « La commune n'étant pas encore propriétaire des lieux, qui doit assurer la sécurité des biens et des personnes ? » En attendant, les squatters craignent une intervention de la police. « Après 48 heures, une décision de justice serait nécessaire pour nous déloger, lance Paola. Il nous faut tenir ! » Yves LAUNAY. Dernière minute Angers18:22 - lundi 10 novembre 2008Angers : 200 manifestants à la préfecture pour les demandeurs d'asile Ce soir, à 17 h 30, devant la préfecture d'Angers, 200 manifestants se sont réunis pour exprimer leur désapprobation après l'expulsion des 19 demandeurs d'asiles de la gendarmerie des Ponts-de-Cé, ce matin, vers 6 h. Ces derniers occupaient l'ancienne gendarmerie depuis samedi 14 h, faute d'hébergement dans les structures d'accueil . De nombreux associations et plusieurs élus ont fait part de leur indignation. Les Soudanais et Erythréens devraient être relogés à la base nautique de Bouchemaine, aux portes d'Angers.
COURRIER DE L'OUEST
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