A Angers, l'association l'Abri de la providence tire la sonnette d'alarme. Malgré les places supplémentaires accordées cet hiver, il n'y a plus assez de logements disponibles.

Les températures ont sérieusement dégringolé, et dormir dehors est devenu dangereux pour les sans-abri. Or, l'association l'Abri de la Providence, qui gère l'accueil des personnes sans domicile et à qui a été confié le 115, n'a pas les moyens de faire face à la demande. « Tous les renforts hivernaux sont saturés », s'alarme le directeur Jean-François Fribault. « Les 36 places à l'hôtel, les 25 places au Césame, à Sainte-Gemmes-sur-Loire, les 37 places à notre foyer... Tout est plein. Le froid va durer et on n'a plus de places ; on ne sait plus comment faire. »

La situation est « inédite ». D'autant plus que, paradoxalement, « on ne nous a jamais accordé autant de places supplémentaires pour la période hivernale ». Mais les besoins sont là. En particulier ceux des demandeurs d'asile, qui représentent environ la moitié des personnes hébergées.

Le directeur de l'Abri de la Providence a décidé d'alerter le préfet, lundi soir. Dès le lendemain, mardi après-midi, Marc Cabane, accompagné d'un représentant de la DDASS, s'est rendu dans les locaux de l'association afin de prendre la mesure du problème. Jean-François Fribault, qui lui a fait part de ses inquiétudes, a le sentiment d'avoir été entendu.

Cholet ouvre son hôpital

Dans la soirée, six sans abri ont pu partir d'Angers pour Cholet où une dizaine de lits ont été momentanément mis à disposition à l'hôpital. Sur place, la Croix-Rouge s'est chargée de les accueillir, tandis que l'association l'Abri des Cordeliers oeuvre de son côté.

Accueillie avec soulagement, l'initiative de la préfecture ne suffira pas, malgré tout.

Il y a quelques semaines, le président d'Angers-Loire métropole, Jean-Claude Antonini, a mis à contribution les communes de l'agglo en invitant les maires et les bailleurs sociaux à mettre à disposition des logements. Une solution moins coûteuse que l'hôtel et donc durable.

Malheureusement, « ça ne marche pas beaucoup », reconnaît Jean-François Fribault.

A l'exception de la ville d'Angers et d'un coup de main de celle de Bouchemaine, les propositions ne se bousculent pas. Ce qui ne rassure pas le directeur de l'Abri de la Providence : « Que va-t-on faire de tous ces gens une fois que le plan grand froid va prendre fin ? La fin de la période hivernale va être catastrophique. »

Vincent COQUEREAU -.Ouest-France