Actualité Maine-et-Loire : samedi 24 janvier 2009

Le bus pour les sans-abri reste au parking

Le bus pour les sans-abri reste au parking Jean Nogues, encadrant technique, et Thierry Menuau, directeur général du réseau Ateliers ressources, déplorent que le bus pour les SDF ne soit pas utilisé : « C'est une situation incompréhensible pour les salariés en réinsertion des Ateliers ressources qui se sont investis dans ce projet. »

Un bus réaménagé par des personnes en réinsertion peut accueillir jusqu'à neuf sans-abri. Mais il ne sert pas. Faute de financements pour en assurer le fonctionnement. « C'est quand même consternant que ce bus soit encore stationné devant ma fenêtre alors qu'on voit des SDF mourir de froid dans les rues », s'insurge Thierry Menuau, directeur général du Réseau ateliers ressources, l'association d'insertion qui l'a aménagé. L'été dernier, quatre employés, en contrat de réinsertion en ont réalisé les travaux. « Cela leur permettait d'aider à leur tour des personnes en difficulté ».
C'est l'Abri de la providence qui a pensé à réaménager un bus pour les SDF dès décembre 2007. Cette association d'accueil des personnes sans domicile a eu « l'idée d'un hébergement alternatif suite à des discussions avec des hommes et des femmes qui vivent dans la rue et qui ont perdu le sens de l'intégration, rapporte Vladia Charcellay, le directeur adjoint. Ces personnes sans repères refusent les structures d'accueil classiques. » Des personnes souvent jeunes et accompagnées de chiens.
180 000 € pour le fonctionnement annuel.
Cette initiative cadrait parfaitement avec la circulaire ministérielle du 8 janvier 2007 qui encourageait « une expérimentation sur la base du volontariat associatif pour la prise en charge de SDF accompagnés d'animaux domestiques. » Rapidement, l'Abri de la providence a obtenu 15 000 € et un bus de la part de financeurs privés. Au 1er septembre 2008, il était déjà prêt à accueillir des sans-abri.
Mais aujourd'hui le bus reste au parking et ne sert pas. Pourquoi ? Car l'association n'a pas, préalablement, trouvé les 180 000 € nécessaires à son fonctionnement annuel. Il faut pouvoir payer deux salariés d'accueil et d'accompagnement et un vigile pour la sécurité, ainsi que les sanitaires, l'entretien, le nettoyage et l'alimentation électrique du bus.
La Direction départementale de l'action sanitaire et sociale (Ddass) affirme « avoir étudié le dossier. » Mais, « en l'absence de lieu de stationnement pour le bus », elle a préféré « financer des logements pour SDF, en novembre dernier. » Le projet avance doucement : « La ville a proposé dernièrement un emplacement pour garer le bus, à la Baumette, avec des sanitaires et l'électricité accessibles », note Vladia Charcellay.
Les logements sociaux financés par l'Etat ne conviennent pas à tout le monde, « certains refusent d'y entrer, ils étouffent entre quatre murs », ajoute-t-elle. Même s'il regrette que le bus ne soit pas utilisé cet hiver, il conclut : « Nous croyons à ce projet. Ce bus sera utile un jour. »