ASSOCIATION ABRI DE LA PROVIDENCE

ARTICLES :

 
Logo OUEST FRANCE Angers : Lundi 20 juillet 2009

Au squat de la Roseraie, des familles arrivent encore

Au squat de la Roseraie, des familles arrivent encore
Dans cette salle, des cours de français étaient organisés pour les habitants du squat, avant qu'elle ne serve à accueillir cette famille de Roms kosovars, qui a passé des nuits dans le quartier de la gare.

La justice leur avait donné un mois pour quitter le bâtiment de la Soclova. L'échéance, c'est ce mardi. Mais l'immeuble n'a jamais accueilli autant de monde. Faute de pouvoir vivre ailleurs.

« Nous sommes complètement saturés. Près de 60 personnes vivent ici. Leur nombre a augmenté depuis une semaine », assurent Yves Hurel, Peggy Cadeau et les autres militants qui soutiennent les habitants du 49.3, le squat de la Roseraie. Depuis mai, cet immeuble de la Soclava, situé rue du Maréchal-Juin, abrite notamment des demandeurs d'asile. Des gens originaires du Caucase ou encore de la Corne de l'Afrique. Mais aussi des Roms et quelques SDF français.

Selon les militants, il n'y aurait plus de logements à leur proposer. Un problème récurrent dans le département. Autre sujet d'inquiétude : « la domiciliation ». C'est pourtant la clé de l'accès au droit d'asile. Grâce à une adresse associative, délivrée par l'Espace accueil, les migrants peuvent déposer leur dossier de demande d'asile.

« On nous a demandé d'attendre », raconte en anglais un jeune Érythréen. Conséquence : depuis quelques jours, il vit dans une petite pièce du squat. Ils y sont six, dont deux jeunes enfants. « Pour nous, les adultes, c'est peut-être supportable, mais pas pour ces enfants qui n'ont pas d'eau chaude, qui vivent dans de mauvaises conditions... Nous venons ici parce qu'il y a des combats dans notre pays. »

« C'est la loterie »

Leur situation va-t-elle avancer ? « On nous répond : « Dans deux semaines... Peut-être. » Comment le croire ? Comment savoir ? » Un autre lève les épaules : « C'est la loterie. »

De fait, l'Espace accueil, rue Béclard, a été contraint de fortement restreindre les domiciliations. Une affiche, datée du 2 juillet et en plusieurs langues, l'indique sur la porte : « Pour les nouveaux arrivants isolés [...], les domiciliations sont suspendues jusqu'à une nouvelle décision. Pour les nouvelles familles [...], les domiciliations sont régulées en fonction des possibilités d'hébergement. »

La situation risque de se compliquer davantage à partir de mardi, échéance fixée par le tribunal qui avait ordonné l'expulsion du squat en juin. Les squatteurs ne tiennent pas à payer l'amende de 70 € par jour prévue par la justice. Alors, si la situation n'évolue pas entre-temps, ils comptent quitter ce petit immeuble. Direction la rue.

Marie TOUMIT. Ouest-France 

CO21072009

Courrier de l'ouest du mardi 21 juillet 2009