ASSOCIATION ABRI DE LA PROVIDENCE

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Logo OUEST FRANCE Angers : Mercredi 19 août 2009

Le bus des SDF va (enfin) ouvrir ses portes

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De gauche à droite, Grégoire Dupont, directeur de l'AAPAI, Jean-François Fribault, directeur de l'Abri de la providence, et Sophie Poulain, éducatrice spécialisée à l'Abri de la providence, devant le bus qui ouvrira bientôt ses portes à trois sans-abri, rue de la Gibaudière, à Saint-Barthélemy-d'Anjou.

Que sont-ils devenus ? En janvier, notre journal révélait l'existence d'un bus aménagé pour accueillir des SDF... qui restait au parking.

L'idée de l'Abri de la Providence promettait d'être originale : un bus à l'arrêt, entièrement aménagé pour accueillir des sans-abri. A l'intérieur : trois chambres, un petit coin avec une table et des banquettes. Un espace plutôt rudimentaire ayant pour vocation d'effectuer une transition avant de trouver un vrai logement. Les travaux sont achevés depuis le 1er septembre 2008. Et pourtant... Jusqu'en avril, le projet n'aboutissait pas, faute de financement pour assurer son fonctionnement. Et faute de terrain d'accueil. « En décembre, la Ddass ne voulait pas entendre parler du bus, raconte Jean-François Fribault, directeur de l'Abri de la providence. En avril, et notamment avec le problème du squat de la rue Lyonnaise, elle nous a finalement promis les budgets nécessaires à son fonctionnement. »

Grâce à l'AAPAI (l'Association angevine de parents d'adultes inadaptés), un terrain d'une centaine de mètres carré a été trouvé à Saint-Barthélemy d'Anjou. « C'est connecté à la ville tout en étant un peu en retrait. C'est le bon compromis », explique Grégoire Dupont, directeur de l'AAPAI. Un bloc sanitaire est installé, ainsi que deux portails pour les chiens. Les raccordements en eau et électricité sont faits. Une kitchenette devrait arriver le 27 août.

Une solution en complément de l'offre existante dans l'agglomération. « Il n'y a pas assez de logements proposés à Angers, et ils sont souvent inadaptés, explique Jean-François Fribault. Ceux qui sont dans la rue depuis plusieurs mois, voire années, étouffent entre quatre murs.» La présence fréquente de chiens à leurs côtés est aussi à prendre en compte.

L'Abri de la providence a également revu sa copie : « Il n'y aura que trois places dans le bus et pas neuf. On s'est rendu compte que c'était trop serré » confie Jean-François Fribault. Une éducatrice spécialisée a été embauchée. Elle passera voir les personnes logées dans le bus au moins une fois par semaine. « C'est une expérience innovante, atypique... et critiquée, souligne le directeur de l'Abri. On ne veut pas se louper ! »

Charles FOUCAULT.
Ouest-France