ASSOCIATION ABRI DE LA PROVIDENCE

ARTICLES :

 


Les demandeurs d'asile désertent le squat! (Angers)
envoyé par ANGERS7. - Le 5/11/2009.
Finalement la vingtaine de demandeurs d'asile qui squattaient un immeuble d'Angers ont été redirigés vers d'autres lieux par la mairie.

CO08112009a
CO08112009b
Courrier de l'Ouest du 8 novembre 2009

 
Logo OUEST FRANCE Angers : Jeudi 12 novembre 2009

  DES ANGEVINES SECOURENT LES REFUGIES DE LA MAIRIE

OF12112009
Quinze Soudanais dorment depuis une semaine sur le parvis de l'hôtel de ville. Hier, Khadija et Nadia leur ont servi un couscous préparé entre amies.

Hier midi, six femmes de Monplaisir ont apporté le couscous aux demandeurs d'asile, qui dorment depuis une semaine devant la mairie. Un déjeuner empreint d'humanité.

Ballet surréaliste, hier midi, devant la mairie. Alors que de vieux officiers en uniforme replient les drapeaux du 11 novembre, deux femmes en djellabas arrivent avec le couscous. Derrière, quatre de leurs amies, les bras chargés de bananes et de pain. « On a commencé la cuisine mardi soir à 18 h, raconte Nadia. On a fini à une heure et demi du matin. » La viande, ce sont les bouchers de Monplaisir et du Grand-Pigeon qui l'ont donnée. Le pain, le boulanger de la place de l'Europe. Les légumes, la Banque alimentaire. Les fruits, les commerçants du marché. Ceux de Saint-Léonard ont aussi donné. Un grand mouvement de solidarité pour dire non à l'indifférence. « C'est pas normal ! » s'insurge Nadia. « Vendredi soir, quand je suis sortie de la mairie, j'ai vu tous ces gens dormir dehors, témoigne Sadia Elouarga, membre du nouveau conseil des étrangers. Je ne peux pas laisser faire ça ! » Alors, elle a appelé ses amies. « Samedi, on leur a apporté des courses. Dimanche, de la soupe. » Elles reviennent samedi prochain avec les tartes aux poireaux.

« C'est le coeur qui parle»

Solidarité avec des frères musulmans ? « Non, là c'est le coeur qui parle, » rectifie Zahra. « Les droits de l'Homme ne sont pas respectés. Il fait de plus en plus froid. En tant qu'être humain, on ne peut pas laisser les gens mourir de faim et de froid. » Ahmed confirme. Arrivé fin octobre à Angers, il dort depuis une semaine devant la mairie, avec quinze autres Soudanais : « En fait, on dort très peu. Il fait trop froid et trop humide. » La plupart n'ont pas de matelas. Seulement des couvertures données par Emmaüs. D'origine maghrébine, les six femmes parlent en arabe avec ces demandeurs d'asile. Et plaisantent avec eux. Au nom de tous les autres, Ahmed les remercie. « Qu'Allah vous protège et que vos problèmes se résolvent au plus vite, » répond Nadia, vibrante d'émotion. Hélène arrive alors de Trélazé, avec sa fille et sa petite-fille, chargée de grands sacs de vêtements. Dans le froid glacial, la voici qui enroule une écharpe au cou de l'un, étend une couverture sur deux autres... « Je suis tellement en colère de voir ça, » dit-elle, les larmes aux yeux.

Sur la place Leclerc, à deux pas, les officiels ont procédé à la grande cérémonie du devoir de mémoire. Ces Angevines, à un devoir tout simple, de fraternité.

Claudine QUIBLIER.

Ouest-France