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Logo OUEST FRANCE Angers : Mercredi 9 juin 2010

58 demandeurs d'asile relogés en appartements

Les demandeurs d'asile étaient installés dans un squat rue du   Port-de-l'Ancre depuis l'automne. Photo  : Archives.
Les demandeurs d'asile étaient installés dans un squat rue du Port-de-l'Ancre depuis l'automne.

Le squat de la rue du Port-de-l'Ancre a été évacué, hier matin, sans incident. Ceux de la Roseraie et de Verneau, devraient suivre.

L'opération a été rapide et s'est faite en douceur. Hier matin, avant 8 h, une petite soixantaine de demandeurs d'asile ont quitté le squat de la rue du Port-de-l'Ancre qu'ils occupaient depuis l'automne. Ils ont été relogés en appartements. Un a trouvé place dans un foyer de jeunes travailleurs.

La préfecture, la Ville d'Angers, les associations... se préparaient depuis longtemps. Douze appartements ont été trouvés. Une quinzaine d'autres vont être mis à disposition des deux autres squats de la Roseraie et de Verneau qui devraient eux aussi être évacués dans une semaine.

Précarité : des crédits supplémentaires

Rien à voir avec l'évacuation musclée du squat de la rue Lionnaise voici un peu plus d'un an. Aussi, tout le monde est plutôt satisfait. Même le collectif de soutien aux sans papiers. « Une page de la bataille pour l'hébergement des demandeurs d'asile semble se tourner vers une victoire. » Même si le collectif veut rester vigilant.

Des mois que les associations alertent sur la situation des demandeurs d'asile. Pourquoi la question semble-t-elle évoluer maintenant ? Sans doute parce que le département a obtenu des crédits supplémentaires de la part de l'État.

Samuel Richard, préfet, l'a rappelé, hier. La dotation du Maine-et-Loire pour les plus démunis était calculée sur des chiffres datant de 2008. À l'époque, le département comptait 480 demandeurs d'asile. Le chiffre a doublé en 2009. En début d'année, le flux d'arrivées a baissé. Pour repartir en mars avril. En mai, la situation s'est à nouveau stabilisée. « Il y a moins d'arrivées d'hommes seuls qui viennent surtout du Soudan, d'Érythrée et de Somalie, constate Samuel Richard. Mais il y a plus de familles qui, elles, viennent d'Europe de l'Est. »

Le Maine-et-Loire devrait toucher de 300 000 à 400 000 € en 2010. Des crédits pour faire face à toute grande précarité. Car il n'y a pas que les demandeurs d'asile. Il y a aussi tous ceux qui se retrouvent à la rue. Jean-Yves Fribault, le directeur de l'Abri de la Providence, le rappelle. « En 2009, 2 200 personnes ont fait appel au 115 pour trouver un hébergement d'urgence. 54 % des demandes émanaient de gens en difficulté ; 46 % des demandeurs d'asile. »

Après la question de l'hébergement, va se poser celle de l'aide alimentaire. Les associations caritatives, exténuées, se trouvent débordées. C'est pour cette raison que le Secours populaire a dû fermer ses portes. Une réunion avec les services de l'État va tenter, ce mercredi après-midi, de mieux organiser, mieux cordonner, la distribution.

Marianne DEUMIÉ.
marianne.deumie@ouest-france.fr

CO09062010