ASSOCIATION ABRI DE LA PROVIDENCE

ARTICLE :

 

La Mobilisation du 31 mars 2011 à Nantes

Nantes31032011

Nantes31032011

Nantes31032011

POURQUOI CETTE MOBILISATION NATIONALE ?
DES REMISES A LA RUE QUI SE POURSUIVENT
Cette année encore, des structures d’hébergement ouvertes pendant l’hiver vont devoir fermer et des centaines de personnes vont être remises à la rue. Pourtant, depuis le lancement du chantier national prioritaire en 2007, le Premier ministre lui-même a posé comme principe que personne ne devait être « contraint de vivre dans la rue ». Une fois encore, cet engagement ne sera pas tenu. Ces remises à la rue sont un désastre humain. Les personnes remises à la rue au printemps reviendront encore plus désocialisées l’hiver prochain. Nous l’observons chaque année. Le dispositif Accueil – hébergement – insertion devrait être en mesure d’apporter des solutions à toute personne en grande difficulté sociale qui le sollicite, ainsi que celles qui ne demandent rien et restent éloignées des lieux d’hébergement et des lieux d’insertion. Ce n’est pas le cas, loin s’en faut. De nombreuses personnes sont laissées à l’abandon et ne peuvent bénéficier de l’accompagnement social qui leur serait indispensable. Ces remises à la rue sont un symptôme. Elles témoignent des carences du dispositif d’accueil et d’hébergement des sans abri. Mais au lieu d’identifier ces carences et de les corriger, là où il faudrait en urgence évaluer les réels besoins et les réelles réponses à apporter sur chaque territoire, l’Etat n’apporte qu’une injonction budgétaire : - 3 % de dépenses en moins en 2011 pour les personnes en situation d’exclusion.
UNE REFORME ENLISEE PAR DES PREOCCUPATIONS EXCLUSIVEMENT BUDGETAIRES
L’exercice budgétaire 2011 s’annonce encore plus difficile que celui de l’année dernière. Ces orientations budgétaires ne tiennent aucun compte des besoins générés par l’accroissement de la précarité et des inégalités sociales. Elles ne portent aucune dimension politique, aucune ambition de renforcement de la cohésion sociale. Il apparaît de plus en plus clairement qu’elles ne visent qu’à raboter les coûts de la solidarité ! Depuis son dernier congrès et ses Etats généraux de 2006, la FNARS affiche la nécessité de la réforme du secteur de l’hébergement. Elle s’est engagée dans ce qu’on a appelé la Refondation du secteur, parce qu’elle veut agir pour l’insertion, pour que les personnes en difficulté sociale soient mieux prises en charge, pour qu’elles soient mieux accompagnées, pour qu’elles soient en mesure de retrouver leur place dans la société. Car le réseau de la FNARS est convaincu que chaque association ne peut plus seule construire de manière isolée les réponses aux situations rencontrées. Ce sont les réponses collectives qu’il faut construire aujourd’hui sur chaque territoire. De même, ces réponses ne peuvent être conçues sans les personnes concernées.
Force est de constater aujourd’hui que les conditions de la réussite de la refondation ne sont
pas réunies.
RETROUVER LE SENS DE LA REFONDATION
La Refondation devrait se traduire sur le terrain par une évolution, voire une recomposition ambitieuse et profonde des activités des opérateurs, pour mieux répondre aux besoins (tant qualitatifs que quantitatifs) des personnes, dans le sens d’un accès prioritaire au logement. Aujourd’hui, elle revient à demander aux associations de restructurer leurs activités par des diminutions arbitraires de financements, sans réelle anticipation et sans vision de long terme. La FNARS réaffirme aujourd’hui son attachement à une refondation au service d’une amélioration des réponses apportées aux personnes en situation d’exclusion, une réforme de l’hébergement dans le sens du "logement d'abord", mais pas à n'importe quel prix ! Elle rappelle ainsi les conditions préalables à la poursuite de la "co-construction" de la réforme, conditions exposées à l’Etat avec nos partenaires associatifs (UNIOPSS, Croix Rouge, Fondation Armée du Salut, FEHAP, UNAFO) :
- Une vision politique partagée sur les objectifs de la réforme, autour d’un texte de référence sur le « logement d'abord », ses objectifs, son calendrier de mise en oeuvre ; - Des moyens d'accompagnement pour les réseaux (ingénierie nationale et régionale, formation...), rendus disponibles dans le cadre d’un projet pluriannuel ; - Une phase expérimentale en 2011 pour le nouveau schéma de gouvernance du secteur de l’hébergement (dialogue de gestion, contractualisation avec les services déconcentrés), avant sa généralisation courant 2012
- Un budget constant pour le secteur, de façon à mettre en oeuvre une réforme « au juste coût ».